Introduction : pour les patients traités par hémodialyse, l’arrêt du tabac est un objectif prioritaire. L’étude vise à évaluer leur consommation tabagique et les actions d’éducation au sevrage tabagique dont ils ont pu bénéficier, et à décrire les leviers et freins rencontrés par les infirmiers de dialyse dans la mise en œuvre de ce type d’actions.
Méthode : il s’agit d’une étude des pratiques de traçabilité du statut tabagique des patients en hémodialyse et des activités d’éducation infirmière en vue d’un sevrage. Elle s’appuie sur une enquête épidémiologique et sur une méthode s’apparentant à l’audit clinique.
Résultats : parmi les 734 patients ayant répondu à l’enquête épidémiologique, 17 % étaient fumeurs. Seuls 14 % des patients fumeurs qui ont bénéficié d’actions d’éducation tabagique les ont vues menées par un infirmier. La notion de fumeurs actifs était notifiée dans 20 des 38 dossiers informatisés de patients fumeurs audités (52 %). Les thématiques qui émergent des dix entretiens infirmiers réalisés sont : le sevrage tabagique, un sujet tabou ; la parcellisation des spécialités en médecine ; un droit de prescription méconnu ; et la différence de perception des soignants de leur propre rôle.
Discussion : les infirmiers occupent une place privilégiée pour contribuer à réduire l’ampleur du tabagisme, et pourtant le sujet reste difficile à aborder, le temps de séance de dialyse n’est pas toujours perçu comme approprié, il y a un manque de formation et de connaissance sur le tabagisme ainsi qu’en matière de prescription des traitements nicotiniques de substitution (TNS).