L’émergence des garde-malades dans le marché de la santé à Paris au XVIIIème siècle

Histoire des savoirs infirmiers
Par Isabelle Coquillard
Français

À la fin du XVIIème siècle, le lexicographe A. Furetière limite l’intervention des garde-malades aux soins des accouchées. Or, dans la sphère privée, elles n’écartent aucun malade. Ce n’est qu’en 1816 que le docteur Marc propose une définition précise de leur activité. Cela interroge sur le passage d’un travail domestique de santé à une activité devenant une profession où le soin paramédical devient geste technique.
N’étant pas organisées en communautés de métiers, les garde-malades échappent aux catégories traditionnelles d’analyse du travail urbain. Si les études sur la santé au XVIIIème siècle les convoquent comme parentes ou amies des malades, ou exerçant à l’hôpital, c’est au titre de nouvel acteur proposant des services spécifiques qu’elles apparaissent dans les frais de dernières maladies consignés dans les actes du post-mortem.
Les gardes participent à la diffusion d’une « culture de la dépendance » dont quelques écrits du for privé des malades et textes médicaux se font l’écho, permettant de définir les attendus et risques de la profession. L’absence de témoignages produits par les garde-malades est révélatrice de leur dépendance vis-à-vis de médecins.

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