L’autonomie dans tous ses états : une analyse socio-juridique du consentement aux soins médicaux
Les dernières décennies ont été témoins d’un effritement du paternalisme médical au profit de la reconnaissance du droit des personnes à l’autodétermination et, par extension, de leur droit à consentir ou à refuser les soins leur étant proposés. En contexte clinique, l’obligation de renseigner l’usager et d’obtenir son consentement libre et éclairé est largement reconnue, mais rarement problématisée. L’objectif du présent article est d’analyser la notion de « consentement aux soins » ainsi que les différentes conceptualisations de l’autonomie que ce véhicule juridique porte en lui. Une analyse socio-juridique a été réalisée à l’aide d’une recension narrative des écrits relevant des sciences infirmières, des sciences humaines, de la philosophie et de la bioéthique ainsi que des sciences juridiques. Bien que l’obtention du consentement soit souvent abordée sous l’angle d’une formalité, cette démarche s’inscrit au sein d’une interface à la fois relationnelle et personnelle. Cette perspective exige la reconnaissance du processus intersubjectif s’exerçant entre l’usager et le clinicien, ainsi que de l’espace de négociation dans lequel ces derniers évoluent en contexte de soin. Il est finalement proposé d’élaborer de plus amples recherches abordant ce phénomène sous l’angle des théories de l’acteur réseau.
Mots-clés
- autonomie personnelle
- consentement libre et éclairé
- éthique médicale
- aptitude mentale
- droits des patients