L’expérience de la maladie est une épreuve existentielle qui conduit à redéfinir les contours de son rapport au monde et à ses propres repères. C’est bien en termes de spatialité qu’il est possible de parler de la maladie puisqu’elle touche à des territoires de l’intime qui connaissent des bouleversements constants. Le cours de la maladie, de l’annonce à la guérison ou à la chronicité, traverse des moments mettant à jour la vulnérabilité de la personne et exposant à toutes les blessures psychologiques, sociales ou existentielles. Le manque de tact des soignants porte ainsi souvent involontairement atteinte à ces territoires cachés mis à jour. La connaissance du vécu de la maladie ou du handicap ou plus largement de la dépendance doit faire l’objet chez le soignant d’une prise de conscience afin de comprendre ou d’entrevoir le statut de malade et la complexité de cette situation.