Le care entre éthique, travail et politique

Rencontre
Par Philippe Svandra
Français

L’éthique du care s’inscrit dès son origine comme une « voix différente ». A partir des travaux de Carol Gilligan, elle s’est construite largement en opposition au caractère rationnel et universaliste de la morale kantienne. Il apparaît, cependant, que cette approche s’oppose également aux trois autres grandes théories morales dominantes que sont l’utilitarisme, l’éthique procédurale de John Rawls et l’éthique aristotélicienne de la vertu. Il est possible de soutenir que le care se présente comme une théorie morale contextuelle qui cherche à prendre en compte concrètement la vulnérabilité d’autrui. En ce sens, l’aide, l’accompagnement et le soin qui sont souvent opposés en France pour des raisons variées (historiques, économiques, psychologiques, professionnelles...) peuvent se retrouver sous le terme générique de care. En passant d’une posture morale à une activité professionnelle, le care revêt ainsi aujourd’hui une dimension indéniablement sociale et politique.

Mots-clés

  • care
  • éthique
  • philosophie du soin
  • vulnérabilité
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