Ethique du care et masculinité : l'exemple des hommes qui ont choisi la profession de « puéricultrice »

Variation
Par Françoise Lointier, Francis Gold, Jean-Michel Hascoet
Français

L’éthique du care formulée en 1982 par C. Gilligan énonce qu’hommes et femmes n’ont pas les mêmes préoccupations morales. Ce travail a eu comme objectif principal de déterminer quelles sont les préoccupations morales des hommes qui ont choisi la profession de « puéricultrice », profession quasi-exclusivement féminine (On note en France, 1,3 % d’hommes recensés en 2010 parmi les infirmiers spécialisés en puériculture).
Population et méthode : la population a été constituée par un échantillon non représentatif de puériculteurs recrutés de proche en proche. La méthode a consisté en une enquête qualitative réalisée sous forme d’entretiens en face à face par une enquêtrice unique.
Résultats : 11 sujets ont été interviewés entre janvier et mai 2013. L’analyse de contenu des entretiens relative à l’éthique du care a montré que, bien qu’ils répondent aux questions portant sur leurs valeurs et vertus par des éléments relevant des valeurs soignantes classiques et des valeurs considérées comme masculines, les préoccupations morales qui caractérisent l’éthique du care sont présentes chez la quasi-totalité d’entre eux (10/11).
Discussion : l’enquêtrice ayant rencontré des professionnels de santé heureux, il est émis l’hypothèse que l’explication de ce constat réside en ce que les hommes qui constituent ce groupe professionnel particulier conjuguent, de façon apparemment harmonieuse, des préoccupations morales attribuées traditionnellement aux hommes et aux femmes.

Mots-clés

  • éthique
  • care
  • masculinité
  • soins infirmiers
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