A force d’habitude, l’exigence de consensus substitue le poison au remède. La réalité nous montre que ce consensus est trop souvent tissé de soumissions librement consenties, et qu’en poursuivant l’unité, il diabolise le conflit du fait de son chaos apparent.
A contrario, le dissensus assure l’éthique du vivre-ensemble. La dualité est la clef naturelle qui rationalise la sociabilité des contraires. De cette manière, un « double-je » se construit, capable de dire « me voici » à cet autre, quel qu’il soit, menaçant ou vulnérable.
Le dissensus signe l’émancipation et le dépli du sujet. Le processus de déploiement passe par une démarche d’ipséité qui émerge de l’altérité, se libère d’elle, pour finalement y retourner en termes de sollicitude. La dualité incarne l’essence et la complétude du soin.
Ce travail essaie de proposer le dissensus comme un conflit sain et nécessaire, une voie d’excellence pour ceux qui sont concernés par ce que l’homme peut offrir de meilleur : un soin.