Dans une approche multi-terrain, pluriculturelle et pluridisciplinaire, ce travail de recherche porte sur une étude de la représentation du soin en ethnopsychiatrie avec des méthodes d’enquête et d’analyse en ethnocinéma, afin de mettre en lumière le pouvoir de soigner et les mécanismes de la guérison en interaction avec leur contexte environnemental. Cette double ouverture permet une réflexion approfondie sur la croyance, la connaissance et l’expérience, le savoir et le pouvoir, mais aussi un questionnement sur la posture, du soignant comme de l’ethnologue, en prenant le parti de « l’utilité de la psychanalyse en tant que technique d’enquête ethnologique spécialisée » (G. Devereux, 1970 : 354) [1], et de frayer les voies d’une approche expérimentale de l’objet scientifique, « l’ethnopscinéma », nourri d’influences soignantes, anthropologiques et filmiques. La collection de courts-métrages « Les Faiseurs de Soins » propose une certaine valorisation de la science en prenant le parti de l’esthétisme et de la créativité, en cherchant à confronter le discours de l’Autre qui soigne et de l’Autre soigné au regard de la caméra, dans des prises en charges syncrétiques et pluriculturelles, pour tenter de déconstruire le soin et en comprendre ce qui se traduit dans les entre-deux de la culture et du soin, ou plutôt, de leurs représentations.