Ce travail présente une recherche conduite lors d’un travail de diplôme de Master en sciences humaines et sociales à propos des conceptions des infirmières nouvelles diplômées HES concernant la promotion santé. Une approche qualitative inductive a été utilisée pour explorer l’influence de la formation en alternance au sein de la Haute Ecole de Santé arc sur leur professionnalisation. En plus des entretiens semi directifs, un entretien compréhensif en groupe a été conduit pour rendre compte de la réflexivité et des difficultés des nouvelles diplômées. Les résultats montrent que celles-ci se réfèrent spontanément au modèle global de la santé, mais des confusions pour définir le concept de la promotion de la santé demeurent. La formation pratique semble être moins professionnalisante dans ce champ précis, en lien avec une prédominance de modèle biomédical et l’augmentation de la charge de travail infirmiers. Une socialisation dans les lieux de soins aigus est identifiée. Les résultats démontrent que la formation en école a bien préparé les infirmières à exercer leur rôle en tant que « praticien réflexif » qui prend en compte la complexité des différents déterminants de la santé vis-à-vis des situations de soin, bien que les enseignements restent très abstraits. L’analyse des résultats démontre que la professionnalisation des infirmières HES est hésitante et fragile dans le champ de la promotion de la santé en raison de plusieurs facteurs conceptuels, épistémiques, organisationnels et politiques. Un projet-actions a été élaboré, qui a soulevé quelques leviers et obstacles à sa réalisation. Cette recherche s’ouvre sur d’autres pistes de recherche qui pourront explorer en profondeur les difficultés et obstacles en école et sur les lieux de la pratique et leur influence sur la professionnalisation des étudiant-e-s infirmier-ère-s.