Situations ethnographiques à l'hôpital. « Elle vient voir si on a un os dans le nez... »
Le premier outil de l’anthropologue c’est sa personne. Quant à “son” terrain il est construit par les interrelations qui se nouent dès le début de l’enquête et tout au long de celle-ci entre le chercheur et la communauté dont il tente de saisir les fonctionnements explicites et implicites. Au-delà de l’opposition ordinaire entre subjectivité et objectivité, entre empathie et distance, ou encore entre désordre sensible et logique classificatoire, l’usage vigilant de l’attention flottante et du hasard fonde la rigueur de la démarche. En ce sens la méthode est de ne pas en avoir, du moins à première vue. C’est ce que l’article essaie de montrer par sa construction même.
Faire miroir n’est jamais anodin en raison des tensions et des conflits qui habitent tout groupe humain. C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de terrains aussi écorchés vifs que violents, tels certains services hospitaliers où l’ethnologue, en position d’écoute dans des lieux où précisément celle-ci fait défaut, a affaire aux plaintes et aux souffrances croisées des soignants et des soignés.
Mots clés
- hôpital
- émotion
- construction du terrain
- attention flottante
- implication
- restitution