Quelles questions la mise en œuvre de la polyvalence des soignants à l’hôpital pose-t-elle ?
Les dernières réformes mises en place dans le secteur hospitalier ont visé à rendre l’hôpital plus souple et réactif. La mise en place des pôles, par exemple, a engagé une mutualisation des ressources et des moyens, la règle étant d’améliorer la qualité de prise en charge du patient par une maîtrise des dépenses. Aujourd’hui, le développement des compétences par la polyvalence des infirmiers est devenu un enjeu majeur dans les hôpitaux et plus particulièrement au sein du pôle.
Le contexte actuel démontre une réticence des infirmiers dans la façon dans laquelle la polyvalence est mise en œuvre et pourtant, elle est inévitable au sein des institutions de santé.
Comment accompagner les soignants pour qu’ils soient en mesure de s’adapter aux changements de l’organisation ? Pour Albert Bandura, l’individu possède une capacité à s’autoévaluer, nommé le sentiment d’efficacité personnelle. Celui-ci est décrit comme un moteur puissant de réussite et d’implication dans les situations nouvelles. Le sentiment d’efficacité personnelle se construit à partir de quatre sources (l’expérience active de maîtrise, l’expérience vicariante, la persuasion verbale, les états physiologiques et émotionnels) qui vont déterminer son niveau. Selon Albert Bandura, plus le niveau est élevé, plus le professionnel sera en mesure de s’impliquer, s’engager dans une situation.
Le cadre de santé utilise t-il ces leviers dans sa pratique managériale ?
L’analyse des entretiens et d’une étude des fiches de poste (infirmier) menés auprès de trois infirmiers et de leurs cadres respectifs, dans trois unités différentes, sur deux établissements publics, a permis de comprendre que les sources du sentiment d’efficacité personnelle des infirmiers sont peu explorées par le cadre, qui ne les enrichit pas de manière appropriée.