Quelles postures professionnelles dans l'éducation à l'observance thérapeutique ? « Deux expériences de terrain »

Variation
Par Pierre Coupat, Flavio Leroux, Françoise Ponet
Français

Les traitements antirétroviraux sont utilisés depuis 1996 pour traiter les patients atteints du VIH. Les traitements de substitution aux opiacés sont utilisés depuis 1995 pour traiter les patients toxicomanes. Ces traitements ont en commun d’avoir modifié profondément les rapports qu’entretiennent les patients à leur maladie et généré des difficultés à vivre avec le traitement. Les professionnels accompagnent ces patients en adoptant des postures professionnelles spécifiques. Les modèles théoriques peuvent servir à décrypter les pratiques, les fonctionnements des soignants. Deux enquêtes sur les pratiques d’accompagnement auprès de publics différents (patients atteints du VIH et patients toxicomanes substitués) font apparaître un modèle prévalent de la santé - une vision biomédicale où la santé signe l’absence de maladie - et de l’éducation thérapeutique sur le mode de l’instruction, visant à inculquer les savoirs scientifiques au patient à éduquer ; les professionnels se positionnent alors comme des agents au service de la prescription médicale. Mais dans les mêmes accompagnements, d’autres postures sont mobilisées par les professionnels : elles ont pour visée le développement de la personne et son adaptation. La prise de conscience des éléments mis en jeu dans la relation d’éducation thérapeutique rend les soignants plus autonomes dans le projet d’éducation et modifie l’interaction avec les patients. Les professionnels pourraient passer d’une posture d’agents à celle d’auteurs permettant ainsi aux patients d’être plus autonomes dans leurs comportements de santé.

Mots clés

  • observance
  • substitution
  • antirétroviraux
  • éducation thérapeutique
  • postures professionnelles
Voir l'article sur Cairn.info