Le cheminement de cette recherche permet d’appréhender le champ de la santé sous l’angle du bénévolat par l’implication d’une association de malades bénévoles dans le domaine de la prévention des maladies cardiovasculaires.
L’évolution du système de santé avec les progrès scientifiques, les mouvances politiques, les courants de pensée, les intérêts en jeu font que depuis les années 50 la santé et ses normes sont appréhendées sous un angle biomédical en légitimant la position dominante des experts.
Dans ce contexte quelle est la place des profanes dans la gestion du risque de survenue de maladie chronique ? Quelles sont leurs représentations de la santé ? Quelle appropriation font-ils du travail domestique de santé qui tend à leur faire intérioriser de nouvelles normes et règles de vie et modifier leurs comportements de santé ? Des éclairages conceptuels, théoriques et la rencontre avec le terrain au sein d’une association dans une posture anthropologique par l’immersion, l’observation participante lors de différentes manifestations à visée préventive et des entretiens menés auprès de bénévoles malades ou ex-malades mettent en lumière certains aspects de la problématique.
L’investissement des bénévoles prend sens et tend à se réaliser autour des concepts de don, contre don, de socialisation à une nouvelle santé sous l’influence de la symbolique des rites de passage et du témoignage pour œuvrer dans la diffusion de messages éducatifs. L’activité du bénévole se transforme avec une logique éloignée de la philanthropie. Celui-ci devient agent médiateur de santé où un véritable travail d’organisation, de gestion, de négociation et de formation semble combler l’espace peu investi par les experts dans la prévention et l’éducation à la santé.