La « bonne mort » : Perceptions des professionnels de soins en suisse romande

Rencontre
Par Emmanuel Kabengele Mpinga, Philippe Chastonay, François Pellissier, Mireille Salvi, Alberto Bondolfi, Charles-Henri Rapin
Français

Objectifs
Cette étude a pour objectifs de connaître les perceptions d’une bonne mort et d’identifier les facteurs pouvant en expliquer les différences auprès des professionnels de soins oeuvrant dans des institutions pour personnes âgées en Suisse Romande.
Méthodes
Une enquête transversale, de type « un jour donné » par questionnaire auto administré, a été menée auprès de 161 professionnels de santé de cinq établissements pour personnes âgées dont deux de Genève et trois du Valais dans le but de connaître leurs perceptions d’une « bonne mort ».
L’outil de mesure utilisé est le New Measure of Concept of good death élaboré et validé par une équipe américaine.
Résultats
Le soulagement des douleurs, la paix et la sérénité, la présence des proches et le respect des dernières volontés forment les quatre piliers caractéristiques d’une bonne mort auprès de plus de 80 % des répondants. Le soutien des professionnels, la possibilité de transmettre les valeurs et l’essentiel des expériences de la vie ainsi que la prise en compte des besoins religieux ou spirituels des patients sont considérés comme des caractéristiques importantes et essentielles d’une bonne mort pour une frange de 60 à 70% des membres de ce collectif.
La dernière catégorie comprend le besoin d’avoir un temps de préparation, la possibilité de choisir le lieu de décès, le besoin d’être conscient et en relation jusqu’au bout ainsi que la nécessité d’un contrôle de fonctions du corps ; quatre à cinq répondants sur dix adhèrent à ces propositions.
Ces perceptions globales cachent cependant de fortes différences de sensibilité en fonction du lieu de travail, du sexe, de la formation en soins palliatifs, de l’expérience professionnelle et du nombre de décès auxquels les répondants ont été confrontés.
Conclusion
Les résultats obtenus montrent une convergence de vue parmi les professionnels de santé sur ce que devrait être une « bonne mort ».
Les décideurs de politique de santé devraient en tenir compte et intégrer la recherche des conditions de réalisation des expériences de « bonnes morts » dans les objectifs de santé publique.

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