Mots pour Maux : Proverbes, dictons et autres adages relatifs à la douleur

Variation
Par Catherine Defresne
Français

Les mots de la douleur, tel est l’objet de ce travail.
De l’expérience individuelle, en passant par la physiologie et les différents lieux de la douleur, les expressions et proverbes nous permettent d’aborder le sujet sous un angle historique, culturel, religieux et social.
Des « tu enfanteras dans la douleur », « il faut souffrir en silence », « la douleur est le poison de la beauté », au « rien ne nous rend si grand qu’une grande douleur », la recherche étiologique de ces expressions nous éclaire sur le sens et la signification de la souffrance en tant qu’expérience individuelle, sensorielle et émotionnelle.
Des douleurs de l’enfantement à la pédagogie de la douleur, tel est le voyage proposé ; celui du cœur des mots (des maux) …
Retour aux sources, histoires ou anecdotes, le contenu de cet écrit n’a pas d’autre prétention que d’initier le lecteur au sens des proverbes d’autrefois et de faire le lien entre les pratiques d’hier et de celles d’aujourd’hui.
Le langage est le propre de l’homme, Bergson aurait dit le rire ; or, de la douleur il ne faut point en rire mais la dire.
Pour la dire cette douleur, la langue française est riche en expressions, proverbes, dictons et autres adages.
Si le proverbe est une expression figée, en général métaphorique, il exprime une vérité d’expérience, un conseil connu de tout un groupe social.
De tout temps, les proverbes ont existé ; vérité morale tirée de l’observation et acceptée comme incontournable, c’est une formule heureuse et concise de la philosophie pratique.
Nos usages, nos mœurs et notre histoire ont donné matière à leur conception.
Pour les Araméens et les Hébreux, il représente la « parole » d’un sage, le Verbe.
« Le proverbe éclaire la vie pratique, il n’est pas le fruit du hasard : il est circonstancié »
Quant au dicton, c’est une phrase passée en proverbe ; l’adage étant défini comme une sentence, une maxime populaire.
La sentence, du latin classique sententia, de sentire, sentir, avoir une opinion ; est une courte proposition morale résultant de la manière personnelle de voir.
La maxime, du latin médiéval maxima, maxime, sous-entendu sententia ; est une grande sentence.
Ces proverbes, expressions et autres formulations nous éclairent sur le sens et la représentation d’un fait, d’une idée, d’une conception avec pour particularité d’être en majorité connus et compréhensible par tous.
Si on prend l’exemple de l’interjection « AÏE ! » : sa signification est universelle ou presque !
Quel précieux outil d’ illustration et de réflexion nous ont laissé nos prédécesseurs autours des grands thèmes de la vie !
Il s’avère extrêmement difficile de retrouver le nom des auteurs qui finissent par se perdre au fil du temps.
Qu’importe, chacun se les approprie et chaque usager devient un coauteur traduisant l’appropriation de cette sagesse populaire.
Au fil de ces pages, j’ai tenté d’éclairer quelques thèmes inhérents ou gravitant autour de cette douleur, de cette souffrance par le biais de ces expressions, de ces dires ; fils conducteurs de cet écrit.
Les mots de la douleur, c’est une sorte de retour « aux sources » et sortir de l’ idée de la douleur en tant que« modèle médical » pour la reconnaître dans ses diverses manifestations en tant que phénomène individuel, personnel, social et culturel.
L’objet de ce travail ne se veut pas exhaustif, mais vise à initier le lecteur à découvrir ou à redécouvrir les mots de la douleur au travers de quelques expressions choisies ; celles qui paraissent les plus pertinentes et qui traduisent le ressenti, l’expérience, l’observation et la représentation de cette douleur, si présente dans notre vie quotidienne, à laquelle nul n’échappe.

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