Étude multicentrique infirmière évaluant l’intérêt d’un soutien nutritionnel dans la prévention des escarres chez la personne âgée à risque

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Par Martine Barateau, Annie-Claude Corompt, J. Soulan, Isabelle Bourdel-Marchasson
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La prévention des escarres fait partie du rôle propre de l’infirmière défini notamment par le décret 84-869 du 17 juillet 1984. L’analyse des facteurs de risque de survenue d’une escarre montre que l’immobilisation, la réduction de mobilité liée à des troubles de la vigilance, l’incontinence urinaire et fécale sont des éléments majeurs qui justifient des protocoles de soins locaux bien définis.
Plus récemment, la responsabilité de la dénutrition a été mise en évidence - mais les recommandations manquent de précision. La dénutrition protéino-énergétique est fréquente chez les sujets âgés hospitalisés, atteignant 60 % de l’ensemble des patients en service d’aïgus.
L’association d’une escarre constituée et de stigmates cliniques et/ou biologiques de dénutrition protéino-énergétique, est démontrée et justifie une réalimentation des patients escarrifiés.
Par contre, bien qu’un mauvais état nutritionnel paraisse favoriser l’apparition d’une escarre, il n’est pas démontré que l’intensification de la prise en charge nutritionnelle associant le diagnostic d’une dénutrition et la mise en œuvre d’une réalimentation adaptée (par supplémentation ou assistance) diminue l’incidence réelle des escarres.
Une étude prospective, multicentrique, randomisée, a donc été proposée. Elle avait pour objectif d’étudier l’influence de la prise en charge nutritionnelle dans la prévention des escarres chez les personnes âgées hospitalisées, atteintes d’affections aiguës.
Cette recherche fait suite aux audits prévention d’escarres et au protocole nutritionnel mis en place dans un service de médecine interne gériatrie au Centre Régional de Gériatrie de Bordeaux.
Conclusion
Deux résultats sont à retenir dans ce travail infirmier. Il a permis de remettre en question les pratiques professionnelles des équipes soignantes qui ont participé à la recherche, et d’actualiser leurs connaissances dans le domaine de la prévention des escarres. Ainsi elles ont pu connaître l’existence de grilles qui évaluent le risque d’escarre, la dépendance ou encore l’apport nutritionnel et en apprécier l’intérêt pour améliorer la qualité des soins. D’autre part, nous avons mis en évidence la possibilité d’augmenter les apports énergétiques et protidiques par une distribution de suppléments oraux. De plus cette action a eu un effet bénéfique dans la prévention des escarres des personnes âgées.

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