Le suivi pédagogique : une autre conception de la relation étudiants/formateurs en IFSI

Le suivi pédagogique, principe pédagogique rendu obligatoire par le nouveau programme conduisant au Diplôme d’État d’Infirmier, est inscrit dans un cadre juridique dont l’absence de précisions rend son application difficile dans la pratique enseignante.
Dans les IFSI enquêtés, il se déroule ainsi :
Non formalisé dans l’un, institutionnalisé dans l’autre, le suivi est conduit de façon différente dans ces deux instituts, et au sein même de chaque IFSI.
La prise en compte des besoins et attentes des étudiants n’est pas démontrée ; la préoccupation essentielle des équipes pédagogiques est centrée sur la manière de mettre en place les 245 h de suivi. L’interrogation de « pourquoi un suivi pédagogique dans la formation infirmière ? » n’est pas évoquée.
L’enquête met également en évidence une inadéquation entre la pratique enseignante et les attentes des étudiants. Pour enrichir cette recherche j’ai relaté mon vécu face au suivi pédagogique, puis évoqué le résultat d’une compilation bibliographique sur cette activité.
L’exploration du suivi pédagogique dans la pratique enseignante menée au cours de la première partie, révèle une absence de conceptualisation de ce principe pédagogique, ce qui ne permet pas aux enseignants de donner un sens à cette activité.
Les réflexions conduites autour du suivi pédagogique dans la deuxième partie, axées sur des concepts issus des sciences de l’éducation, permettent d’édifier une construction théorique en vue d’inférer un sens au suivi et d’en déterminer la finalité. Cette théorisation étaye une analyse de pratique a posteriori et m’autorise à délimiter un fondement possible de cette activité enseignante, orientant ainsi ma conception du suivi pédagogique.
Cette conception personnelle dont la troisième partie fait l’objet, repose sur un équilibre des différentes logiques incluses dans une situation pédagogique. Le formateur en contrebalançant les forces opposées inéluctables dans la relation pédagogique, permet à l’étudiant de s’autonomiser, de se responsabiliser et d’accéder à une véritable professionnalisation. Cette perspective apparaît cohérente au regard des exigences et finalités de la formation.
Tous les cadres formateurs ne se situent pas au même niveau de la réflexion vis-à-vis du suivi pédagogique, mais la réglementation de celui-ci a impulsé à ses « pratiquants » une démarche interrogative qui débouchera peut-être sur un renouveau dans la formation conduisant à la profession d’infirmier.