Évolution des facteurs psychosociaux chez une cohorte de patients VIH adhérents à leur thérapie
À l’heure actuelle, une des principales problématiques rencontrées par les patients vivant avec le VIH est liée au phénomène d’adhésion au traitement antirétroviral. Dans ce contexte, il apparaît que la qualité de vie soit une variable incontournable car elle semble très corrélée au comportement d’adhésion. En effet, Mannheimer et al (2005) ont montré lors d’une étude longitudinale que les patients adhérents maintenaient au cours du temps un haut niveau de qualité de vie. Toutefois, on ne connaît pas l’évolution dans le temps des variables psychosociales en lien avec la qualité de vie chez les patients adhérents lors de leur inclusion. Par conséquent cette étude, par le biais d’un suivi longitudinal auprès d’une cohorte de patient adhérents, vise à décrire dans le temps l’évolution des facteurs psychosociaux en lien avec leur qualité de vie. L’échantillon fut constitué à partir de la population VIH consultant dans les services respectifs de six villes de la région Midi-Pyrénées (France). Des critères d’inclusion liés à des critères objectifs et subjectifs de l’adhésion telle que le préconise la littérature furent retenus. La taille de l’échantillon fut de 133 personnes à T0 et 110 personnes à T1 ce qui est compatible avec les exigences statistiques retenues (risque alpha bilatéral de 5 %, puissance de l’étude de 80 %, mise en évidence de 10 points (SD 20) d’écart entre les groupes). Les résultats montrent chez les patients adhérents une diminution significative de la santé mentale et de la perception de l’état de santé au cours du temps. Aussi, à 6 mois les résultats révèlent chez les patients devenus non adhérents des scores plus élevés sur plusieurs dimensions du stress et une baisse de leur niveau de santé mentale comparativement aux patients adhérents. Il semble que le fait de vivre avec le VIH chez les patients ayant un comportement adhérent a des répercussions au cours du temps induisant ainsi une certaine fragilité au niveau de leur santé mentale. Par ailleurs, chez les patients adhérents qui deviennent non adhérents au cours du temps, la variable stress apparaît comme une variable phare.