Validation française de l’échelle du « Exercise of self-care agency » auprès de patients cardiaques

Méthodologie
Par Sylvie Robichaud-Ekstrand, Carmen G. Loiselle
Français

La capacité d’auto-soin permet à un individu de prendre des décisions concernant ses soins de santé et de les mettre en pratique dans le but de maintenir sa vie, sa santé et son bien-être (OREM, 1987). Une échelle mesurant la capacité d’auto-soin permettrait à l’infirmière d’identifier les limites liées aux connaissances, à la motivation et à la capacité des personnes à se prendre en charge. KEARNEY et FLEISCHER (1979) ont développé l’échelle du Exercise of Self-care Agency (ESCA) mesurant la capacité d’auto-soin d’après le niveau de prise en charge d’un individu à l’égard de ses soins de santé. Plusieurs études démontrent que l’échelle du ESCA possède des propriétés psychométriques adéquates (KEARNEY & FLEISCHER, 1979 ; LUCAS, MORRIS & ALEXANDER, 1988 ; MCBRIDE, 1987 ; RIESCH & HAUCK, 1988). L’absence d’un outil mesurant la capacité d’auto-soin validé en français nous a conduit à traduire l’échelle du ESCA et à en évaluer ses qualités psychométriques auprès de sujets canadiens de langue française ayant survécu à un premier infarctus du myocarde (IM).
L’étude portait sur 83 sujets âgés de 52 ± 10 ans ayant subi un IM de 1 857 ± 1605 U/L avec une fraction d’éjection de 51 + 10%. Les sujets ont complété la version française de l’échelle du ESCA à deux reprises, soit à la 8e et à la 14e semaine suivant leur IM. Leurs scores moyens, supérieurs à ceux des sujets américains à la version originale, furent de 112,6 ± 13,3 à la 8e semaine et de 117,9 ± 14,0 à la 14e semaine post-IM. Les coefficients de consistance interne de la version française de l’échelle du ESCA sont adéquats (0,84 et 0,88 ! aux 8e et 14e semaines respectivement). Ils se comparent à ceux mesurés lors des études précédentes (voir RIESCH & HAUCK, 1988). Les alphas de Cronbach de la version française des sous-échelles du ESCA sont de magnitude variant de faible à moyenne : Concept de soi (0,57 et 0,69), Initiative / responsabilité (0,72 et 0,80), Connaissances / recherche d’information (0,80 et 0,79) et Prise d’actions (0,49 et 0,62). La version française de l’échelle du ESCA démontre une bonne stabilité temporelle sur une période de 6 semaines (r = 0,77, p < 0,001).
Nous suggérons maintenant d’évaluer la version française de l’échelle du ESCA auprès d’échantillons plus grands de sujets souffrant ou non de problèmes de santé variés afin de déterminer si les résultats de cette étude peuvent être reproduits auprès de populations diverses.

  • auto-soin
  • validation
  • maladie coronarienne
  • exercise of self-care agency scale
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